
Le mérule est un champignon qui altère considérablement la structure des habitations. Ses origines sont incertaines, mais les premières infections ont été enregistrées dans des villes au cours de la seconde moitié du XIXe siècle.
La plus ancienne référence connue est celle de Decimus Magnus Ausonius, écrivain et professeur de rhétorique de Burdigala (Bordeaux, France), mort à peu près à cette époque :
Si destructeur la mérule était telle qu’il semblait que personne n’avait jamais rien vu de tel auparavant, et pourtant ces parasites n’avaient pas été créés par un être divin, écrit-il.
La propagation de ce champignon fut si rapide qu’en quelques années, toutes les maisons furent touchées à un degré ou à un autre. Peu à peu, le bois a commencé à se désagréger sous le poids des toits, s’effondrant en un monticule de poussière.
Les effets n’étaient pas toujours les mêmes : dans certaines maisons, seules quelques poutres s’effritaient en une poudre grisâtre qui tombait sur le sol avec un bruit semblable à celui d’un verre qui se brise ; dans d’autres, des murs entiers s’effondraient, projetant des étincelles…
Un champignon très présent en Bretagne
Apparu en France en 1857, ce champignon s’est rapidement répandu en Europe, en Amérique et en Afrique. Les premiers foyers connus ont été enregistrés dans les villes, mais l’infection a progressivement gagné les campagnes. La Bretagne est un véritable nid pour le Mérule. Les maisons y font souvent face mais fort heureusement un diagnostic précoce peut éviter la catastrophe.
Un diagnostic obligatoire dans certaines villes
Pour limiter la propagation du champignon, certaines villes ont pris des mesures pour surveiller les maisons. La liste est longue : Bayonne, Bordeaux, Dijon, Lyon, Poitiers… Mais aussi Saint-Brieuc ou Rennes. Ce même diagnostic permet notamment de déceler la présence d’insectes xylophages.
Il faut noter qu’aucune région n’a échappé à ce fléau. Entre autres, le Limousin L’Auvergne, le Périgord et la Provence sont touchés.
La mérule, un champignon qui mute
Une mutation du champignon qui a été observée en Bretagne crée de petits champignons dont les spores peuvent voler sur de longues distances. Ces spores seraient à l’origine de l’explosion du nombre de cas observés depuis 2002 en Europe du Nord. Les effets de ce nouveau champignon sont atypiques. Les spores de la mérule ont une très grande résistance au froid et à l’humidité, de sorte qu’elles peuvent rester dormantes pendant plusieurs années avant de germer. Lorsqu’elles le font, c’est souvent au printemps ou à l’automne, lorsque la température est inférieure à 10 degrés Celsius.
Les maisons les plus attaquées sont celles construites avec les poutres et poteaux en bois, dont les toits reposent sur les murs extérieurs. Il n’attaque pas les constructions en pierre ou en brique, ni la maçonnerie et les autres matériaux solides.
L’impact du champignon est considérable : le bois se transforme en une poussière gris-brun qui dérive du toit vers les meubles et l’étage se trouvant dessous. Le risque est de contaminer l’air de la maison, ce qui peut entraîner des risques pour la santé des habitants. Les effets sur le mobilier sont également importants : A une époque de nombreux menuisiers ont été contraints d’abandonner leur métier à cause de la mérule.